journée fanm Latèr du 11 mars 2017
le contraceptif des indesirables ? Causette N°57
Injecté en intramusculaire, le Depo-Provera est un contraceptif redoutablement efficace. Il dure trois mois, est fiable à 99 %. Seulement, depuis plusieurs années, la liste de ses effets indésirables ne cesse de s’allonger. Pourtant, la France a soutenu sa prescription, Israël s’en est servi pour limiter les naissances dans la communauté éthiopienne, et 85 pays le prescrivent encore massivement. La plupart du temps, le produit a été injecté à des minorités, souvent sans leur consentement. Enquête sur un scandale sanitaire planétaire.
Le 10 décembre 2008, dans l’indifférence générale, la Haute Autorité de santé (HAS), organe de surveillance public et indépendant français, rend un « avis » favorable concernant le remboursement par la Sécurité sociale du Depo-Provera. Ce contraceptif de longue durée continuera donc d’être remboursé à 65 % là où beaucoup d’autres ne le sont pas, preuve que l’utilité de ce produit fabriqué aujourd’hui par Pfizer 1 n’est plus à démontrer ! Cependant, lorsque l’on regarde dans le détail l’avis en question, l’Autorité prend beaucoup de précautions avant de conseiller sa prescription. On peut y lire que le Depo-Provera est indiqué« lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser d’autres méthodes contraceptives ». Plus loin, elle précise qu’il « n’est à considérer qu’en cas de difficultés d’observance ou dans des contextes socioculturels particuliers », une façon politiquement correcte de désigner « des femmes qui seraient dans une situation allant du handicap mental à une inadaptation sociale », comme l’explique Florence Gaudin, attachée de presse de la HAS. Tiens donc, ce contraceptif serait-il plus conseillé à certaines femmes selon qu’elles sont pauvres, riches, françaises ou étrangères ? Quant aux dernières lignes de l’avis, c’est franchement inquiétant : « L’utilisation du Depo-Provera n’est pas recommandée chez les adolescentes et chez les patientes présentant des facteurs à risque d’ostéoporose. » Quatre ans avant cet avis, le fabricant avait luimême commencé à mettre en garde les femmes en écrivant, noir sur blanc, sur la notice du produit :« Un usage prolongé du Depo-Provera pourrait entraîner une réduction significative de la masse osseuse. » Devant ces mises en garde, nous avons interrogé Pfizer, qui n’a pas souhaité répondre..
Causette #57.
Le 10 décembre 2008, dans l’indifférence générale, la Haute Autorité de santé (HAS), organe de surveillance public et indépendant français, rend un « avis » favorable concernant le remboursement par la Sécurité sociale du Depo-Provera. Ce contraceptif de longue durée continuera donc d’être remboursé à 65 % là où beaucoup d’autres ne le sont pas, preuve que l’utilité de ce produit fabriqué aujourd’hui par Pfizer 1 n’est plus à démontrer ! Cependant, lorsque l’on regarde dans le détail l’avis en question, l’Autorité prend beaucoup de précautions avant de conseiller sa prescription. On peut y lire que le Depo-Provera est indiqué« lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser d’autres méthodes contraceptives ». Plus loin, elle précise qu’il « n’est à considérer qu’en cas de difficultés d’observance ou dans des contextes socioculturels particuliers », une façon politiquement correcte de désigner « des femmes qui seraient dans une situation allant du handicap mental à une inadaptation sociale », comme l’explique Florence Gaudin, attachée de presse de la HAS. Tiens donc, ce contraceptif serait-il plus conseillé à certaines femmes selon qu’elles sont pauvres, riches, françaises ou étrangères ? Quant aux dernières lignes de l’avis, c’est franchement inquiétant : « L’utilisation du Depo-Provera n’est pas recommandée chez les adolescentes et chez les patientes présentant des facteurs à risque d’ostéoporose. » Quatre ans avant cet avis, le fabricant avait luimême commencé à mettre en garde les femmes en écrivant, noir sur blanc, sur la notice du produit :« Un usage prolongé du Depo-Provera pourrait entraîner une réduction significative de la masse osseuse. » Devant ces mises en garde, nous avons interrogé Pfizer, qui n’a pas souhaité répondre..
Causette #57.
femmes et independance #1
Le pouvoir colonial consiste en particulier à nous mettre en dépendance, et en dette: nous dépendons pour vivre, pour survivre d'une série de dispositifs politiques, économiques, sociaux et culturels institués par l'Etat colonial avec la complicité d'une grande part de nos élites.
Ce pouvoir colonial opère toujours en instrumentalisant les femmes, en exploitant à son profit la domination que les hommes exercent sur elles.
Deux exemples:
1. les femmes sont les principales récipiendaires des aides sociales (en particulier les allocations familiales) et en sont donc très directement dépendantes pour leur survie et celle de leur famille parce que ce sont elles qui sont en charge de s'occuper des enfants.
2. Les femmes qui subissent des violences conjugales sont contraintes, pour survivre, de recourir à des dispositifs d’accueil et d'accompagnement administrés par la préfecture ou/et financés par des fonds publics. Les femmes sont ainsi placées sous la loi des dispositifs sociaux qui prétendent les protéger. Or, cette "protection" a un prix élevé. Ces dispositifs contrôlent la vie des femmes. En contrôlant la vie des femmes, le pouvoir colonial contrôle l'ensemble de la société, parce que ce sont les femmes qui assurent l'essentiel du travail de survie et de reproduction sociale.
Un projet anti-colonial doit à mon sens réfléchir à cette situation de dépendance; un projet anti-colonial qui aspire à remettre en question toutes les formes de dépendances qui nous subordonne au pouvoir colonial doit nécessairement être un projet féministe, s'engager, en théories et en pratiques, pour que les femmes prennent le pouvoir sur leur propre vie.
Nadia